ARRON Christine

Premier championnat du Monde, muni d’un pauvre appareil photo jetable sans flash acheté au supermarché, je musarde avec Fabien dans le hall de l’hôtel de l’équipe de France à Athènes. Apparait aussi lentement qu’elle peut courir vite, l’athlète qui a percé en ce début d’été 1997, la future « reine Christine« . C’est également la première fois que j’aborde une « star ». Je lui demande si elle accepterait une photo prise sur la terrasse de l’hôtel pour apporter de la lumière et combler la médiocrité de mon appareil. Elle s’y plie volontiers mais mon manque d’habitude se traduit malheureusement sur la photo avec un visage complètement crispé.
Après sa prometteuse 4ème place d’Athènes, elle explose complètement à Budapest l’année suivante. Dans les tribunes, je suis sa finale aux côtés de son entraineur Jacques Piasenta, qui ne vit pas la course directement mais à travers son caméscope. Je savais qu’il était connu pour ses kinogrammes (reportages image par image permettant l’étude précise du geste) et son côté très pro mais à ce point, c’est incroyable. A peine 2 secondes après la course, avec un titre et un record d’Europe, il referme son appareil, balance d’une voix à peine imperceptible un « c’est bien » et s’en va. Le fait peut-être d’avoir tout gagné avec Marie-José Pérec permet de relativiser mais tout de même. Imaginez le contraste entre lui et moi debout m’égosillant comme un spectateur engagé.

Record et titre européens à Budapest en 1998

Ensuite, les années Arron sont contrastées et c’est surtout en relais qu’elle monte sur les podiums internationaux, comme ici à Séville 99, où elle est vice-championne du Monde avec Patricia Gérard, Muriel Hurtis et Katia Benth.

En 2003, elle est sacrée championne du Monde sur 4*100m à Paris avec à nouveau Patricia Gérard, Muriel Hurtis et Sylviane Félix. En 2005, à Helsinki, elle remporte enfin 2 médailles mondiales individuelles (en bronze sur 100m et 200m), comme un jeu d’artifice final, ce qui mérite bien une photo avec Seb et Péchu.