Le jetlag est capricieux. 2h du matin, à nouveau les yeux grand ouverts. Le problème est que même si le guet-apens a été évité, des kangourous effectuent un combat de boxe dans ma tête. 5h, mes paupières se referment mais le réveil sonne à 6h30. J’ai rendez-vous à 7h45 pour une excursion sur la « Great Ocean Road. » Un café, un pain au chocolat (en français dans le texte), 30 minutes de marche vers le point de rencontre, je traverse une ville encore endormie. Je croise quelques ombres étranges qui n’ont pas résisté la veille à l’embuscade et des coureurs à pied et des cyclistes qui profitent de la douceur matinale. Un groupe de touristes patiente au rendez-vous fixé : deux Colombiennes, deux Allemandes, une famille de quatre Brésiliens et six Finlandais. A l’heure exacte, un minibus passe nous prendre. Le chauffeur, John, est le sosie de mon premier entraîneur d’athlé à Rouen. Même « édentition », même catogan. Il a un accent australien incroyable. Comme, il nous sert également de guide, je prends pour une victoire personnelle la compréhension de la moindre des phrases qu’il prononce. Il n’articule jamais. Ouvrir moins la bouche, c’est être ventriloque.
On sort de Melbourne et traversons de longues routes, soit parallèles soit perpendiculaires, dans une campagne à perte de vue où l’on croise d’innombrables moutons. Le pays paraît complètement neuf et encore à construire. C’est rafraichissant. On se croirait dans la saga à l’eau de rose « Les oiseaux se cachent pour mourir », les cardinaux en moins. Après une courte pause, nous arrivons au début de la fameuse route. C’est très beau, le bitume suit harmonieusement la côte et parfois, nous passons près de corniches tellement abruptes que le moindre coup de volant terminerait le voyage. La mer a des couleurs qui varient entre le vert clair et le bleu sombre mais pour être honnête, les chemins près des côtes bretonnes n’ont rien à envier au spectacle. La différence est que l’on ne trouve pas de koalas, de kangourous ou de dromadaires près des plages de Porspoder ou de Sarzeau. Les animaux à poche fuient, malheureusement pour mes souvenirs, vers le « bush » en refusant tout cliché. Depuis hier soir, j’avais un mot à leur dire.
Même si en Bretagne, on trouve également des spots de surf ou de kite, c’est sans commune mesure avec ici. On en rencontre près de la moindre crique, qui se compte par dizaines. La côte sud de l’état de Victoria est un véritable paradis pour les surfeurs. On s’arrête près d’une plage magnifique, la célèbre « Bells Beach », près de la ville de Torquay, qui est considérée comme la Mecque des amateurs de glisse. C’est d’ailleurs ici que sont nées plusieurs grandes marques de l’industrie du surf, à l’image de Rip Curl ou de Quiksilver.
Nouvelle pause à Anglesea, station balnéaire où a eu lieu la veille une course de natation rassemblant 5000 nageurs. Respirer l’air iodé et sentir la brise chaude sur le visage me revitalisent complètement. « On n’est pas bien là vieux, décontracté du, etc… »
On change maintenant de décor et traversons le « Great Otway National Park » et notamment une « rain forest. » Une forêt humide donc, parsemée d’eucalyptus regnans, les plus grands arbres sur terre, qui peuvent atteindre plus de 100m de hauteur. Impressionnant.
On se dirige ensuite vers le clou de la journée, les « twelve Apostles. » C’est un regroupement d’aiguilles de calcaire dépassant de l’eau en bord de mer. Mais, en fait, les « 12 apôtres » ne sont que 8. Il y en avait 9 jusqu’en 2005 et une s’est effondrée. Pourquoi ce nom ? Apparemment pour attirer plus de touristes. Et il y en a beaucoup et, à en croire les sonorités, de tous les pays du Monde. C’est vrai que le site mérite largement le coup d’œil et que même s’il s’était appelé « les 3 petits cochons », « les 4 zamis » ou « le club des 5 », j’aurais voulu le voir.
On termine la journée par un dernier arrêt à Colac, ville connue visiblement pour son jardin botanique et la faune de son immense lac. Le détour vaut le coup d’œil. Le retour de 150 kms vers Melbourne me paraît plus court qu’à l’aller, sans doute parce que le soleil qui tape contre la vitre finit de m’achever.
Lundi, les affaires reprennent. Début de la quinzaine tennistique. 254 matchs sont prévus sur les tableaux féminin et masculin. Une quarantaine auront lieu sur le Margaret Court Arena, auquel je n’ai pas accès. Pas de Tsonga donc pour moi demain. Ça me laisse tout de même le choix entre 214 parties à voir sans compter les doubles et les tournois des juniors et des légendes. En analysant les tableaux, il faudra suivre un éventuel Monfils–Djokovic au deuxième tour. S’il a lieu, ça sera la troisième fois que je verrai l’affiche après un quart de finale à l’US Open 2010 et un autre quart aux JO de Pékin en 2008. 2 victoires pour mon sosie (non, pas Gaël Monfils). Pour Roger Federer, il évite le Bulgare Dimitrov et l’insaisissable Australien Kyrgios dans sa partie de tableau mais pourrait retrouver Gasquet au 3ème tour, avant un éventuel quart contre l’Argentin Delpotro ou le Belge Goffin, les 2 derniers joueurs à l’avoir battu. Il débute mardi comme l’autre Suisse Wawrinka. Demain c’est le tour de Rafael Nadal.
Sinon, je vais essayer de suivre les jeunes joueurs : le Russe Rublev cotre l’ancien l’Espagnol David Ferrer, le Canadien Shapovalov et les Australiens devant leur chaud public Kokkinakis et De Minaur, un jeune qui vient de faire finale à Sydney. Il joue le Tchèque Berdych, ça promet un beau match. Chez les filles, j’irai peut-être voir la Roumaine Bogdan pour une quinzième défaite d’affilée de la Française Mladenovic? A suivre…