Et deux surprises, deux…
Alors qu’un match ThiemDjokovic s’annonçait avec à l’horizon une éventuelle demi-finale FedererDjokovic, 46ème du nom, l’Autrichien et le Serbe ont pris aujourd’hui la porte. Mais quelle défaite est vraiment la plus surprenante ?
La journée s’annonçait pourtant tranquille. J’arrive paisiblement au stade pour le premier huitième de finale de Caroline Garcia en Australie. La Française n’a jamais trouvé la clé face à l’Américaine Keys. Son jeu verrouillé l’empêche d’ouvrir la porte du quart et elle doit mettre la clé sous la porte.
Pause déjeuner devant un double du tournoi des légendes. Les Français SantoroBahrami et les Australiens Pat Cash, vainqueur de Wimbledon en 1987, et Mark Woodforde, vainqueur de tous les tournois de grand chelem en double hommes et mixte, doivent faire oublier la déception McEnroe de la veille. Et ils y parviennent. Si parfois Pat Cash manque de spontanéité dans ses clowneries, les Français réussissent à mélanger le show et le beau jeu. Les 4 joueurs sont vraiment là pour faire durer les points et faire plaisir au public. Ils s’amusent, ça se sent et c’est communicatif. Et je te fais des passings entre les jambes, et je regarde à droite et je joue à gauche, toute la panoplie technique y passe. Le plus beau coup reste celui de Fabrice Santoro : un service dos à la ligne de fond du court en servant à la cuiller. Un régal.

C’est l’heure du café, je file chez le partenaire du tournoi Lavazza. Comme il faut donner son prénom une fois la commande passée, le serveur me tend la tasse en me demandant si je suis français. Il est mexicain et pour lui, Laurent, c’est Laurent Blanc. Comme il est mexicain et qu’il veut parler foot, pour moi c’est Hugo Sanchez. Une fois les présentations footballistiques nationales effectuées, on se raconte sommairement notre venue au Melbourne Park. Les relations humaines, c’est vraiment une marque de fabrique du tournoi !
Retour à la Rod Laver Arena pour le deuxième huitième féminin. Il oppose deux anciennes « numéro un mondiale » : en simple pour l ‘Allemande Kerber et en double pour la Taiwanaise Hsieh. Le match est très disputé. La Brémoise a en face d’elle un vrai mur. Même si le service de la fille de Taipei n’est pas le plus rapide, son insatiable jeu du fond de court lui permet de ramener toutes les balles et pousser l’Allemande à la faute. Elle remporte la première manche 6-4. Le deuxième set est tout aussi serré, les débreaks succèdent aux breaks et c’est tant bien que mal que Kerber parvient à rester dans la partie 7-5. Le mur asiatique finit par s’effriter et Hsieh , sans énergie s’incline 6-2.

La partie suivante oppose Federer à la surprise hongroise, le numéro 80 mondial Fucsovics, inconnu au bataillon. Le Suisse joue tranquillement, semblant ne pas forcer. Il n’est pas inquiété sur son service, son adversaire n’atteignant jamais le 40. Il manque cependant de réalisme dans les 2 premières manches et se contente d’accélérer juste un peu pour les remporter. Dans le troisième set, il se met à l’abri plus tôt et conclut sans soucis. Formalité donc devant une assistance bien calme qui contraste avec le public d’hier soir.

J’avais d’ailleurs à mes côtés le club du 3ème âge, voire du 4ème âge de Melbourne. Depuis le début de la quinzaine, j’ai régulièrement des voisins sexagénaires. Aujourd’hui c’était la sortie groupée des octogénaires. Probablement, le fan-club de Margaret Court ou les groupies de Rod Laver des années 60. Les organisateurs pervers les avaient placés tout en haut des marches; il ne faut donc pas être pressé pour quitter le stade derrière eux.

Au tour suivant, le Suisse devra s’employer un peu plus face au Tchèque Tomas Berdych qui, après avoir étrillé Delpotro, a sorti Fognini en 3 sets. Notons un coup exceptionnel de Federer. Il effectue un retour boisé qui monte à 30m au dessus du court mais qui reste dans les limites du terrain. Derrière, le Hongrois effectue 3 smashs qui reviennent à chaque fois. Le numéro 2 mondial conclut par un passing dans les pieds de son adversaire, que celui-ci ne maitrise pas. Ça part d’une erreur grossière et ça finit en point du jour.

Pour l’instant donc, aucun pronostic n’a été déjoué dans les matchs terminés du jour. Le Rod Laver se vide et se prépare pour la session du soir. Comme je ne suis pas rassasié, je cours vers la Hisense Arena où l’Autrichien Thiem affronte l’Américain Sandgren, 97ème mondial, que je n’ai jamais vu jouer.

La tête de série numéro 5 est menée 1 set 0 lorsque je rentre dans l’enceinte. Il parvient à breaker très tôt et remporte la deuxième manche. Le stade est presque vide, j’en profite pour m’asseoir derrière le clan autrichien. Il y a là un homme qui s’agite dans tous les sens, jurant et effectuant les 100 pas. Vu la ressemblance, il ne peut s’agir que du père de Thiem. Et info ou confirmation people, Kristina Mladenovic est également présente dans le box, encourageant avec véhémence le numéro 5 mondial. Il en a clairement besoin puisqu’il perd le troisième set 7-6 et remporte de justesse le 4ème au jeu décisif 9-7 après avoir sauvé une balle de match. La dernière manche s’annonce bouillante et la nouvelle a dû faire le tour du Park puisque les tribunes se remplissent de nouveau. Le public est partagé. Tant mieux, l’ambiance n’en est que plus sympa. L’Américain joue le match de sa vie et parvient à maîtriser son service. Thiem, au contraire plus fébrile, perd le sien. Et au bout de 3h54, il finit par rendre les armes.


A peine le temps de me remettre de la partie que j’arrive essoufflé sur la Rod Laver Arena. Le Serbe Djokovic, sextuple vainqueur à Melbourne, est mené une manche à rien face au Sud Coréen Chung, que je vais enfin découvrir. Comme je l’ai déjà évoqué, ce jeune joueur a remporté le « masters next generation » en novembre dernier. Il fait partie probablement des top players des prochaines années avec Rublev et Zverev, qu’il a battu au tour précédent. Après Li Na, vainqueur de l’open d’Australie 2014 et de Roland Garros 2011, Nishikori, finaliste à l’US Open en 2014 et la Taiwanaise Hsieh, voici la nouvelle perle asiatique. Son jeu du fond du court est exceptionnel. Et son élasticité musculaire incroyable. Il n’a rien à envier à un gardien de handball. En fait, il possède les mêmes caractéristiques que son adversaire ! Djokovic, lui, n’est plus le même joueur. Contrairement au Coréen, il ne parvient plus à aller chercher les balles les plus improbables. Ses coups font moins mal, il trouve moins d’angle, on sent que son problème au bras n’est toujours pas réglé. D’ailleurs, il porte une protection autour du coude droit. L’inéluctable arrive. Il s’incline en 3 sets devant un public qui soutient Djokovic pour que le match dure et qui encourage également Chung pour une surprise éventuelle.
Je m’attendais à une journée calme et c’est après 2 gros matchs à l’issue improbable que je repars.

A noter que la plupart des interviews des vainqueurs sont réalisées par l’Américain Jim Courier, ancien numéro 1 mondial, vainqueur de l’open d’Australie en 1992 et 1993 et de Roland Garros en 1991 et 1992. Elles sont faites avec beaucoup d’humour et celle de Chung ne dénote pas. Surtout quand il lui laisse le micro pour dire quelques mots dans sa langue natale à ses supporters coréens…

Comme je l’ai déjà écrit, je longe un hôtel de luxe en rentrant du stade. Il s’agit en fait d’un gros complexe où l’on trouve un gigantesque casino, un centre commercial et des restaurants de grand standing. Lors de mon passage, je reconnais la silhouette d’un tennisman espagnol qui a pour habitude de se remettre les cheveux derrière les oreilles et de tirer sur l’arrière de son short avant de servir (au tennis, pas à table). Il termine de manger avec son équipe et s’apprête à sortir. Le problème est que le restaurant a au moins 2 portes d’accès et que de l’une, on ne voit pas l’autre. J’en choisis une et passe une ouverture à battant. A l’intérieur du tourniquet, je croise l’Australien Kyrgios et attends. Et…. nada, rien, que dalle, la lose. Il a dû prendre l’autre porte ou a un accès direct à sa chambre (suite ?) depuis sa cantine. Kyrgios, je n’étais pas sûr qu’il eût accepté une photo souvenir mais Nadal ? J’ai lu et entendu qu’il ne refusait jamais un selfie… A suivre

Simples dames Quarts de finale
  • Halep-Pliskova
  • Kerber-Keys
  • Mertens-Svitolina
  • Suarez Navarro-Wozniacki
Simples hommes Quarts de finale
  • Nadal-Cilic
  • Dimitrov-Edmund
  • Sandgren-Chung
  • Berdych-Federer