Le premier tour est terminé et il n’y a pas eu trop de surprises. Seulement les éliminations de Isner, Raonic et Anderson, qui ne me manqueront pas vu le tennis pratiqué, les défaites des finalistes de Paris Bercy Sock et Lajovic et le sombrage des Français Pouille, Paire, Herbert et Chardy, complètement stone. Sinon, tout le monde est présent au deuxième tour.
Comme prévu, j’arrive plus tôt pour avoir une belle place sur le court numéro 3 pour assister à un duel franco-espagnol entre Gilles Simon et Pablo Carreno Busta. L’affiche est alléchante. Pour patienter, de jeunes enfants jouent sur le court au mini-tennis. C’est sympa à regarder, eux ont l’impression de jouer le match de leur carrière.
Je suis placé au deuxième rang en face de la chaise d’arbitre. Mes voisins sont un gars de Perros-Guirrec et un Bordelais qui vivent en Australie depuis une quinzaine d’années. Ils me vantent leur qualité de vie. Le match débute mais très vite, on sent que le Français ne peut courir. Il a un strap au niveau du genou. L’Espagnol use d’amorties et les jeux défilent. Fin inéluctable : abandon de Simon.
Il est midi et il commence vraiment à faire très chaud. Pas le temps à laisser fondre un kinder bueno sur une chaise. Sans transition, je ne pourrai toujours pas voir Tsonga aujourd’hui. Il joue sur le Margaret Court Arena. Je vais donc tranquillement voir le Belge Berelmans, casse Pouille au tour précédent, face au géorgien, que j’ai toujours à l’esprit (celle-là même un aveugle la comprendrait en la traduisant), Basilashvili.
Il n’y a pas photo entre les 2 joueurs, seulement avec moi pour le vainqueur. Le Flamand, passé par les qualifications, en est déjà à son cinquième match et paraît usé. Défaite en 3 sets.
Sur le court voisin, l’ambiance est à l’opposé du match que je viens de suivre. Il s’y trouve un double entre une paire australienne et l’Espagnol Granollers associé à l’Italien Fognini, le tennisman le plus volcanique du circuit. Dans les tribunes, des supporters locaux, restés trop longtemps au soleil et imbibés de bière, chauffent le Transalpin pour qu’il disjoncte. Pas très fair-play mais très drôle.
Pause déjeuner sur une chaise longue du Melbourne Park devant l’écran géant. Ils diffusent le match de la Danoise Wozniaki, annoncée par le speaker comme venant de Norvège. J’imagine que pour un Australien, ces lointains pays où tout le monde est blond, où il fait constamment nuit et froid, ça doit être du pareil au même. Ensuite, le programme ne me laisse pas le choix. Seul le match entre le Croate Ivo Karlovic et le Japonais Sugita peut me permettre de rester sur les petits cours en espérant une place à l’ombre. Le match des extrêmes : 2,11m face 1,73m. Vitesse moyenne des services 205 contre 175 km/h. Je pensais que la partie serait ennuyeuse mais bien au contraire. Je retrouve Christophe Cazuc, qui tient aussi ses rubriques sur Facebook (Tennis Elite team). Son analyse, son expérience et ses petites anecdotes du circuit rajoutent une plus-value à l’intensité du match. On assiste à une opposition de style improbable. Le Croate pratique le « chip and charge » face au Nippon, au centre de gravité très bas, avec une excellente qualité de pied qui lui permet d’être très vif et d’effectuer de nombreux passings. Le match monte en température : au niveau du score, de la chaleur et de l’ambiance dans les tribunes quand des supporters croates reviennent du match de Cilic pour se poser. Ils ne sont pas connus pour être les plus calmes. Victoire de Karlovic en 5 sets 7-6, 6-7, 7-5,4-6,12-10. Je n’ai pas raté une miette, je suis cramé. Le vainqueur accepte une photo dont je rate complètement le cadrage. Poser avec un gars de 2,11m nécessite de l’expérience.
Pour me reposer, je vais voir du tennis, ça détend. Direction le court central. Il reste un set à Nadal pour l’emporter face à l’Argentin, mal nommé aujourd’hui, au nom très sud-américain Mayer.
Dernier match pour finir cette journée. Le Bulgare Dimitrov opposé à l’Américain MacDonald, Etats-Unis.
Après un set assis à ma place attribuée, remporté par l’Américain, je descends près du clan du numéro 3 mondial. Ses proches sont le rang juste en dessous de ma position. Plus prêt du court, je suis avec le coach. J’ai dû passer à l’antenne car je me suis vu sur l’écran géant quand le caméraman fixait l’entraineur. Demain, je vais sur le terrain.
A nouveau 5 sets. Plus de 3h de match. MacDonald réussit à mettre tout le public dans sa poche, Dimitrov en fait une indigestion. Il finit par s’en sortir 8-6 mais a beaucoup fait transpirer mes voisins. Il est minuit, je quitte le stade. A suivre.